Autrefois centre du Monde, en tout cas du Japon, puisque c’est de ce point zéro que partaient en étoile les routes de l’Empire. Aujourd’hui, c’est à peine si on peut voir le “Pont du Japon” (joli serpent qui se mord la queue !), enserré, écrasé presque, par une autoroute bruyante et menaçante. On dirait un couvercle prêt à se refermer sur ce pauvre vestige du passé.
Au début on pense à une blague, une torture, un oubli fâcheux… Il aurait été tellement plus simple de le détruire purement et simplement, plutôt que de le laisser étouffer là. Et puis on finit par se demander s’il ne s’agirait pas plutôt d’une métaphore étalée sans gêne devant les yeux des passants trop pressés : comme pour dire que sous l’écrasante modernité restera toujours en pointillé quelques fantômes du passé. Discrets mais tenaces.